Installation, 2015
Dessin, banc, masque de vision immersive sonorisée
À main levée interroge la pratique et la temporalité du dessin aujourd’hui. L’installation fait dialoguer différentes natures de lignes. Les unes ont été tracées sur un rouleau de papier au cours d’une marche solitaire en montagne, pendant plusieurs jours. Dessiner deviendrait presque un acte de résistance face au temps qui passe toujours plus vite. Les autres sont tridimensionnelles. Posés à l’extrémité de la longue frise, deux casques de réalité virtuelle permettent de découvrir une esquisse en train de se faire grâce à une captation de mes gestes dans l’air.
Qu’est-ce qu’une image inachevée ? Sans surface, peut-on encore parler de dessin ? Le paysage filaire est habité par d’imperturbables figures antiques dont les lignes malicieuses se dévoilent, chuchotent, et nous filent entre les doigts.
« Quand je dessine à main levée, j’emmène ma ligne en promenade. Comme le voyageur itinérant qui, à travers ses déambulations, trace un chemin sur le sol sous la forme d’empreintes de pas, de sentiers et de pistes. »
Tim Ingold, Une brève histoire des lignes, 2013
Ce projet a bénéficié du soutien de l’équipe MINT Université de Lille, CNRS (CRIStAL UMR 9189 et IRCICA USR 3380), INRIA Lille Nord-Europe et de l’initiative Sciences et Cultures du Visuel (Imaginarium/Tourcoing)
Historique
Aux prémices du projet, l’artiste se posait une question simple : « Peut-on dessiner dans l’air ? S’entourer de son propre dessin ? » qui, ne trouvant pas de réponse dans les outils traditionnels, a suscité une rencontre puis une collaboration avec les équipes MINT/PIRVI de l’IRCICA (CNRS, Inria, Université de Lille).
Au cours des premières rencontres Pauline a expérimenté différents outils numériques dont le dispositif sur grand écran permettant de faire tourner le dessin et un casque de réalité virtuelle. Sa proposition de fusionner les deux dispositifs a été le point de départ de la création d’un premier outil en VR à partir des premiers casques Oculus Rift programmés pour récupérer la position et la rotation. Ce dispositif était alors uniquement destiné à la captation du geste pour une partie de l’installation, cette dernière combinant différents types de dessins et d’éléments dans l’espace.
Très vite, l’engouement de Pauline de Chalendar pour cet outil en VR, et l’intérêt marqué par le public suite à l’organisation d’ateliers au sein de l’Imaginarium (plaine image, Tourcoing), ont amené la transformation de « l’outil de captation » est une véritable application de dessin spatialisé. Nommé VAirDraw , ce programme a alors été utilisé en tant que tel par Pauline pour la création de plusieurs œuvres artistiques (Mirages, l’Ébauchoir, le Mont Isère, Open Process…) et au cours de nombreux ateliers participatifs et performances (voir page Ateliers)